LA FAIM

 

La faim est présente dans tout le roman, Primo Levi l'exprime plusieurs fois durant sa captivité. Les prisonniers sont rationnés et en manque certain de nourriture.

Ils n'ont pour repas qu'une gamelle de soupe et une ration de pain par jour.

 

Tous les incarcérés attendent  le moment du repas avec une impatience inimaginable ,

Pendant leur journée de travail, ils ne pensent qu'à une seule chose qu'y leur permet de tenir: la distribution de la soupe chaude. : “Dans 5 minutes , c'est la distribution du pain –Brot – Broit – chleb – pane – lechem – kenyèr , du sacrò –saint , petit cube gris qui semble énorme dans la main du voisin mais petit à pleurer dans la vôtre ”

 

Ils sont tellement obnubilés par ce manque de nourriture que c'est une pensée qui les accompagne partout, même dans leur sommeil : “ Certains gémissent et parlent , beaucoup font claquer leurs lèvres et remuent les mâchoires .Ils rêvent qu'ils mangent: cela aussi c'est un rêve collectif  . C'est un rêve impitoyable, celui qui a créé le mythe de Tantale devait en savoir quelque chose. Non seulement on voit les aliments, mais on les sent dans sa main, distincts et concrets, on en perçoit l'odeur riche et violente; quelqu'un nous les approche de la bouche, mais une circonstance quelconque, à chaque fois différentes, vient interrompre ce geste ”.

 

En plus la quantité d'alimentation est doublement insuffisante en raison des énormes efforts qu'ils fournissent tout au long de la journée au travail.

Ils sont tellement affamés qu'ils sont prêts à tout (ils troquaient tout ce qui pouvait être utile: leurs chemises, les rations de pain, les quelques cuillères qu'ils trouvaient, les couteaux,  les aiguilles ou fils très rares et les moindres bout de tissus …)  pour se procurer  de  quoi combler ce manque …ce vide  : “Parfois certains d'entre eux, avec une patience farouche, parviennent à échanger leur  demi-ration contre un litre de soupe ”.

p 84: “ Ils viennent là , munis , dans le meilleur des cas d'une misérable demi-ration de pain économisée depuis le matin au prix d'efforts douloureux , dans l'espoir insensé d'un troc avantageux avec quelques naïfs ” .

 p 85: “ 99 fois sur 100 , ceux qui n'avaient plus de chemise l'ont vendue car ils avaient faim ” .

 

Primo Levi dit: “ Au bout de quinze jours, je connais déjà la faim réglementaire, cette faim chronique que les hommes libres ne connaissent, qu'y fait rêver la nuit et s'installe dans toutes les parties de notre corps ”.

 

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